Interview avec Julien Lyon

3. janvier 2017

A Genève il y a un autre coureur de fond talentueux. Nous avons posé nos questions à ce sportif exceptionnel.  

Tu as fait beaucoup de progrès pendant les derières années et tu as finalement gagné pour la Suisse la médaille d’or en équipe aux championnats d’Europe. Quels sont, selon toi, les trois points essentiels qui explique ta réussite?

  1. Le rêve
    A 8 ans quand on me demandait ce que je voulais faire plus tard, je répondais: coureur professionnel. C'est mon rêve depuis toujours et je pense que c'est le facteur essentiel de ma réussite.
  2. Le guide
    Le rêve, l'ambition et la motivation ne suffisent malheureusement pas... Le chemin vers le succès est long et semé d'obstacles. Je me suis souvent égaré, j'ai arrêté puis recommencé plusieurs fois. Il est essentielle d'être bien guidé. Et c'est la rencontre de mon entraîneur actuel, Tesfaye Eticha qui a été déterminante ces dernières années.
  3. La persévérance et la régularité
    Ca fait 10 ans que je pratique la course à pied. J'ai accumulé les kilomètres et les entraînements durs pendant toutes ces années. C'est grâce au travail que j'ai fourni pendant toutes ces années que j'en suis là aujourd'hui.

En comparaison avec d’autres coureurs tu fais plutôt beaucoup de courses. Peux-tu nous dévoiler ton programme hebdomadaire pendant les différentes phases de l’année: combien de kilomètres cours-tu, à quels entraînements alternatifs as-tu recours, combien de temps accordes-tu à la musculation et à la récupération?  

J'ai fait plus de courses cette année mais la plupart n'étaient pas des objectifs. Elles étaient inclues dans mon programme pour me préparer notamment à l'adversité et à la gestion du stress de la compétition.

Je cours toute l'année entre 140 et 200km par semaine pour 10-12 entraînements. Je fais chaque semaine une séance de côte pour travailler la force et 2 fois de la musculation en début de préparation. Plus l'objectif se rapproche plus j'inclus des séances spécifiques à l'allure de compétition.

Je fais également très attention à la récupération avec une heure de sieste quotidienne et des massages 2 fois par semaine. Pour le moment je ne pratique pas d'entraînement alternatif... mes semaines sont déjà bien assez chargées!

 

 

 

Cette année tu prépares la saison avec un séjour en Ethiopie. Quelles sont tes attentes? Quels sont les défis?  

Cette année mon grand but sont les Championnats du monde de marathon à Londres en aout. Il faut que je fasse moins de 2h15 pour me qualifier. C'est pour cela que je pars en Ethiopie en début d'année car en Suisse les conditions sont difficiles pour s'entraîner l'hiver. Là-bas je vais trouver des conditions idéales avec une bonne température à 2500-3000m d'altitude, des partenaires d'entraînements très compétitifs et un rythme de vie sain et calme, sans stress!

Beaucoup de coureurs ont le but de courir un marathon une fois dans la vie. Quels sont les trois conseils les plus importants selon toi pour ces sportifs?

J'encourage tout le monde, sportif débutant, amateur ou confirmé, à participer au moins une fois dans leur vie à un marathon. C'est l'expérience la plus merveilleuse que j'ai faite. Un marathon c'est un concentré d'émotions tellement intense que l'on s'en souvient toute sa vie... Mes trois conseils sont de s'entraîner bien en avance (au minimum 3 mois), d'augmenter le volume d'entraînement progressivement et de ne pas changer ses habitudes (alimentaires, vestimentaires,...) juste avant et pendant le marathon. 

 

 

 

Foto: ZVG