Début avril, Fabienne Schlumpf a réalisé les minima de qualification aux jeux olympiques pour le marathon en établissant au passage un nouveau record suisse. Une bonne raison de nous entretenir avec Michi Rüegg, son entraîneur et compagnon.

Fabienne a réussi dès son premier marathon. Quelles ont été à tes yeux les trois clés de son succès?

La clé du succès a certainement été la continuité dans l’entraînement. Après une pause de deux semaines en octobre 2020, il restait à Fabienne 153 jours de préparation jusqu'au jour J du marathon. Pendant 149 de ces jours, elle a effectué au moins un entraînement de course à pied. Il y a tout juste 3 jours où nous n'avons pas fait ce que j'avais prévu, et nous n’avons eu recours qu’à un seul entraînement alternatif pendant cette période.

Même s'il s'agissait de son premier marathon, tout cela n'est pas venu de nulle part. Nous y avons travaillé pendant plusieurs années. C’est-à-dire d’abord un entraînement de longue haleine afin de pouvoir enchaîner avec l’entraînement ciblé pour le marathon. C’est l’unique raison pour laquelle une telle préparation a été possible.

Quels conseils d’ordre général donnerais-tu à un sportif amateur qui souhaite optimiser son entraînement?

1. Je pense qu’il est très important de varier l'entraînement. Mais cela ne signifie pas qu'il faille faire autant de choses différentes que possible. Il s’agit plutôt de faire la même chose encore et encore, sans faire la même chose. Il n’est donc pas question de faire le même tour à la même vitesse trois fois par semaine, mais d’opter une fois pour un tour légèrement plus rapide, une autre fois pour un itinéraire un peu plus long, et ainsi de suite.
2. Avoir un objectif clair me semble également très important. C’est la condition sine qua non pour savoir quel entraînement est le plus adapté.
3. La réussite, cela se planifie à long terme. L'étape suivante repose toujours sur ce que l’on a déjà fait et que l’on maîtrise déjà.

Comment décrirais-tu ta philosophie d’entraînement?

• Keep it simple. La course à pied est l'un des sports les plus simples qui soient. Alors pourquoi compliquer les choses?
• Je me demande ce que je dois améliorer pour atteindre un certain objectif. Ensuite, je décide de ce que je fais pour améliorer le point en question et j’oublie tout le reste.
• Mon entraînement est sans conteste basé sur un important de travail de fond, sur beaucoup d'endurance aérobie. La bonne dose de plaisir et d’assiduité et de décontraction et de sérieux m’importe beaucoup.

As-tu un secret que tu pourrais nous dévoiler?

Avec moi, il n'y a pas de secrets. Et dans les sports d'endurance, il n'y a pas de raccourcis. Avec un objectif clair, un bon programme et beaucoup de discipline, on peut aller très loin.

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