Interview avec Simone Niggli-Luder
Elle est considérée comme étant la meilleure orienteuse de tous les temps et a gagné 23 médailles d’or, un nombre impressionnant, lors de championnats du monde depuis 2001. Cette biologiste a posé de nombreux jalons en matière de course d’orientation et s'engage activement depuis la fin de sa carrière comme athlète ambassadrice pour l’organisme d’aide au développement Right to Play et comme ambassadrice de Biovision, la fondation pour le développement écologique.
Tu as obtenu de très bons résultats tout au long de ta carrière. D’après toi, quels sont les points essentiels de ton parcours et de ta réussite?
C'est la concordance de plusieurs éléments, comme les pièces d’un puzzle. Un premier point important: la santé. J’ai eu la chance de ne pas avoir subi de blessure majeure durant ma carrière d'une manière générale. C’est sans aucun doute un élément central de ma réussite.
Conformément à la devise «on n’a rien sans rien», mon succès n’aurait pas été possible sans entraînement régulier pendant de nombreuses années dans les domaines les plus variés. Je devais non seulement être au top sur le plan physique, mais également sur le plan technico-mental, un aspect que j’ai travaillé en participant à des camps d'entraînement et lors d’entraînements «à sec» chez moi. J’étais (et suis toujours ;-)) une personne ambitieuse qui met tout en oeuvre pour atteindre ses objectifs.
Un autre point important: mon environnement vraiment fantastique et d'un grand soutien, qui s'est révélé indispensable au fur et à mesure que la famille grandissait.
Enfin, je souhaite évoquer ma passion pour mon sport qui m’a maintenu pendant si longtemps en tête de classement en tant que professionnelle. Sans cet enthousiasme pour les entraînements et les compétitions, ma carrière n’aurait pas été aussi longue et prospère.
Avec le recul, ferais-tu certaines choses différemment si tu pouvais remonter le temps?
Je pense qu’avec mes 23 titres de championne du monde, je n’ai pas dû faire beaucoup d’erreurs ;-) J’ai suivi mon chemin et chaque petit détour avait un sens et était important pour mon évolution. Bien entendu, c'est toute la discipline sportive qui a évolué: par exemple, l’offre d'entraînement en course d'orientation ici à Berne s'est largement développée. Si je regarde en arrière, il y a bien une opportunité que je n’ai pas saisie et qui aurait certainement été palpitante: un voyage d’étude dans un lycée de course d’orientation en Suède. C'est une occasion que je recommanderais aujourd'hui à un jeune coureur d'orientation qui souhaite progresser. J’ai vécu en Suède plus tard le temps d'un semestre et ai «rattrapé» cette expérience. C’était vraiment une période fantastique.
Peux-tu nous donner un aperçu de ton entraînement de l’époque?
Après avoir progressivement allongé mes entraînements au fil des ans, je m’entraînais la plupart du temps deux fois par jour. La première session d'entraînement concernait la course, dans la rue, sur les sentiers forestiers ou dans la campagne, selon mon objectif. Je courais la majeure partie du temps sur des terrains différemment vallonnés et la plupart du temps sur des surfaces irrégulières, ce qui me permettait de travailler également ma coordination, un élément indispensable. J’ai en outre pratiqué des exercices de gymnastique des pieds et de stabilité pour éviter les blessures occasionnés par les faux-pas par exemple. La seconde session de la journée consistait en un entraînement de force ou en un entraînement alternatif. Deux fois par semaine, j’effectuais un entraînement de force dont un qui contenait une école de course et de saut. En outre, je travaillais le tronc de mon corps plusieurs fois par semaine. Pour ce qui est de l’entraînement alternatif, il impliquait de l’aqua jogging, du vélo d’appartement, du vélo d’extérieur et du ski de fond. Lors des camps d'entraînement, l’accent était mis sur les entraînements avec cartes et nous réalisions deux entraînements techniques par jour. Chez moi, je poursuivais 1 à 2 entraînements avec cartes par semaine.
Quels sont les 3 conseils que tu donnerais à un sportif amateur souhaitant participer à une course d'orientation?
Pour ce qui est de l’équipement, un sportif amateur n’a pas besoin d'investir beaucoup pour se lancer dans les courses d'orientation: il suffit d'un pantalon de survêtement, d'un T-shirt et de baskets anti-dérapantes! Je lui conseillerais de débuter par un entraînement dans un club ou une petite compétition de course d’orientation, peut-être en groupe. Au départ, il doit bien entendu apprendre les symboles des cartes d'orientation, mais il saura vite se diriger sans hésiter dans la forêt avec les premiers drapeaux oranges et blancs.
Foto: ZVG
Merci à Simone Niggli-Luder d'avoir répondu à nos questions! Pour plus d'informations sur Simone Niggli-Luder, cliquez sur le lien suivant: www.simoneniggli.ch
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